18
mai
2010

Mauvaise nouvelle : adieu la Thaïlande ?

Voici un e-mail qu’un responsable Asie-Pacifique de Sciences Po a envoyé à ceux qui comptent partir en séjour d’études à Bangkok :

Chers élèves,

Suite à la détérioration de la situation politique en Thaïlande, votre départ en troisième année risque d’être compromis.  Vous pouvez suivre la situation sur le site de l’ambassade de France en Thaïlande: http://www.ambafrance-th.org/
Afin d’assurer vous obligations de scolarité, nous vous proposons de réfléchi rapidement à un projet alternatif, si jamais un départ pour la Thaïlande devait être impossible : un séjour d’études dans un autre pays ou un stage.
Pour ceux qui souhaitent partir pour un séjour d’études en anglais, nous pouvons encore solliciter les universités suivantes:
1. Ateneo de Manille, Philippines (rentrée le 15 juin 2010). L’enseignement est entièrement en anglais, l’engagement social de l’Université et les problématiques du pays se rapprochent de la Thaïlande.
2. United International College, Zhuhai, Chine (rentrée le 1er septembre). Situé à coté de Shenzhen et de Canton, proche de Hong Kong (1 heure de bateau) et de Macao. Enseignement entièrement en anglais et possibilité d’apprendre le chinois en niveau débutant (4 heures maximum par semaine).
3. National Chengchi University, Taipei, Taiwan. Réputé par l’enseignement de chinois, mais aussi par les cours en anglais dans les domaines de sciences sociales et business. Son école de business est classée 47e en 2007 (THES).

Première réaction : NOOOOON !!

Deuxième réaction : Mais dans quelle université vais-je aller alors ? Après concertation avec mon ami, nous avons opté pour la NCCU, un choix plutôt cohérent puisqu’il s’était inscrit au BBA (business) de Chulalongkorn University et moi au BE (économie) de Thammasat University.

Troisième réaction : Croisons les doigts pour que Bangkok se calme d’ici là. >__<. L’idée de partir à Taipei ne m’enchante guère. J’ai tellement rêvé d’aller à Thammasat, préparé mentalement ma venue à Bangkok, qu’en comparaison, Taipei m’apparaît comme une ville sympathique mais fade. Ce qui me permet de ressortir une chanson de Big Ass (qui dit qu’on aime tous la Thaïlande et qu’on doit arrêter de se battre) qui n’a pas eu un grand écho visiblement :

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En ce moment, ça ne va pas du tout à Bangkok. L’ambassade de France située dans la capitale thaïlandaise déconseille sur son site de se rendre en Thaïlande, c’est dire le foutoir qui se déroule sur place.

Lire l’article du 18 mai 2010.

Quand j’étais en Terminale, j’étais bien informée sur l’actualité politique en Thaïlande (normal, c’était le sujet de mon dossier de presse à défendre devant Sciences Po). Aujourd’hui, j’avoue que ça me dépasse un peu. Abhisit Vejjajiva, l’actuel Premier Ministre, est aussi dépassé par ce mouvement de révolte des Chemises Rouges qu’il a pourtant – involontairement, soit – provoqué. Peu de journalistes aujourd’hui ont encore le culot de se ranger de son côté et présenter ces Chemises Rouges (pro-Thaksin) comme des paysans pauvres illettrés payés 10€ par jour pour rester sur place. Certes, je ne nie pas qu’il y a un financement, mais de là à dire qu’ils protestent pour un motif d’ordre pécunier, je trouve ça tout simplement malhonnête et scandaleux.

Il faut garder en mémoire que lorsqu’on leur a demandé de s’exprimer dans les urnes, leur avis a été par la suite totalement ignoré. La majorité de la population thaïlandaise avait désigné Thaksin en 2000 et 2004. Après le coup d’État de septembre 2006, l’armée qui tient les rênes du pays fait campagne pour le jeune et beau Abhisit, en vain puisqu’en décembre 2008 c’est cette tête de cochon de Samak Sundaravej qui se trouve à la tête du pays, de manière très démocratique quoi qu’on en dise (les fraudes électorales sont négligeables). Hé bien, on trouve le moyen de l’expulser et de mettre Abhisit au pouvoir. Enfin, si on veut. Il ne maîtrise pas grand chose. Qu’ont demandé les Chemises Rouges ? La dissolution du Parlement et des élections anticipées. La réponse du gouvernement : PAN PAN PAN et un acquiescement qui se transforme en refus. Et alors que des sénateurs proposent de faire la médiation entre les Chemises Rouges et Abhisit, celui refuse une fois de plus.

Alors oui les Chemises Rouges sont devenus dangereux, ils perturbent la capitale, mettent en ruine les affaires commerciales, font chier le monde. Que voulaient-ils ? Un ascenseur social en marche, un accès facilité à l’éducation et aux soins, exister et avoir une vie convenable dans leurs campagnes, ne plus être méprisé par l’élite urbaine et être entendu de l’élite politique. Est-ce si différent des revendications des couches populaires françaises depuis 1789 ? Que pensez-vous qu’ils réclament en venant saccager la ville ?

Révolution française

Ecrit par admin dans : 3A à l'étranger | Tags :

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