25
avr
2010
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Le tourisme sexuel c’est le mal

France 2 a fait un reportage sur la pédophilie au Cambodge que je n’ai pas regardé.

Ce que j’en retiens par contre, c’est que le tourisme sexuel c’est honteux.

Sans pour autant cautionner, je ne trouve pas la prostitution choquante tant qu’elle n’est pas liée au proxénétisme, pas plus que je ne conçois le recours aux prostituées comme une atteinte à la dignité humaine en soi (non, c’est la façon de traiter ces femmes qui peut en être une). J’ai l’image d’un homme-marié-deux-enfants dont la femme est frigide depuis 10 ans et qui n’en peut plus. Ah les représentations…

Le problème dans le tourisme sexuel, ce n’est pas que des hommes cherchent à satisfaire leurs besoins à moindre coût (oh really ? le billet d’avion aller-retour n’est pas donné non plus). Non, ce qui me gêne c’est qu’ils pensent qu’en parcourant des milliers de kilomètres, baiser une pute devient une chose moins répréhensible. Je vous vois venir jeunes gens, vous allez me dire que chez nous, la Loi est plus restrictive, la police plus emmerdante… le regard des gens plus lourd de reproches. Pute française, pute tchèque, pute camerounaise, c’est kiffe-kiffe sinon.

Moouaais.

Enfin, je vous laisse squatter la Toile et on verra si vous ne changez pas d’avis entre temps.

Entre les mecs qui postent des vidéos d’eux-mêmes en train de sauter une jeune Phillipine sur des sites pornos, ceux qui donnent des conseils sur des forums consacrés au tourisme sexuel,  et des mecs laids comme pas possible qui postent des petites annonces pour finir leur vie avec une bonne petite femme thaïlandaise, c’est quoi ça ?

Une des nôtres, Vitaa...

Ecrit par admin dans : 3A à l'étranger |
10
avr
2010
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L’imposture

La méritocratie républicaine m’a chiée et m’a foutue à Sciences Po.
Mais si, je vous assure.

Mon parcours est typiquement celui d’une jeune fille qui n’était pas destinée à atterrir au 27 rue Saint-Guillaume : je suis née en « banlieue » parisienne et ai fait toute ma scolarité, de la maternelle à l’obtention du bac, dans la même commune, une ville de plus de 40 000 habitants où le taux de chômage est deux fois supérieur à la moyenne nationale (le plus élevé du département devant Sarcelles). Que je vous rassure, mon père travaille, sans pour autant avoir le taf le plus envié du pays. Voilà pour le cadre de ma croissance mentale (plus que physique), rien de triste pourtant, n’allez pas croire qu’on était malheureux, ou même pauvres !

J’étais une assez bonne élève, mais pas motivée, pas rigoureuse. En Seconde, j’ai été sélectionnée pour faire partie d’un programme lancé par une grande école de commerce qui aspire à réduire les inégalités des chances. Partant du constat que les enfants de « milieux défavorisés » ne représentaient que 10% des effectifs des filières d’études, cette grande école propose de combler les lacunes de certains d’entre eux en complétant la formation lycéen par un apport en capital social et culturel (voire financier quand c’est possible). Concrètement, le programme organise des séances de tutorat ludiques chaque samedi matin en petit groupe, des sorties culturelles, un encadrement fort dans le choix des études, un soutien moral et des conseils pour tout. Le tout dans une très bonne ambiance propice à la complicité (et à la naissance d’amitiés… lol). On ne trouve pas une seule critique concernant ce beau projet sur la Toile, ni dans les conversations d’ailleurs. Le succès est tel que plusieurs grandes écoles ont recopié l’idée !

En comparaison, les Conventions d’Éducation Prioritaire de Sciences Po, créés en 2001, adoptent une posture bien différente en partant d’un constat similaire, qui est celle-ci : puisque certains élèves sont défavorisés, ouvrons-leur une nouvelle voie d’accès spécifique. Il est drôle de voir les folles réactions suscitées par l’initiative de Richard Descoings qui ne faisait absolument pas l’unanimité. Tantôt on craignait un coup fatal au prestige de l’institution, tantôt on dénonçait la grave atteinte à la méritocratie (laisse-moi rire), au point que la justice a dû trancher, en faveur de Sciences Po. C’est drôle de voir aujourd’hui le mou consensus des actuels étudiants de cette chère école, en contraste avec l’émotion sincèrement indignée de leurs prédecesseurs.

J’ai bénéficié des deux programmes, et je dois avouer que je préfère la technique de Richard Descoings. Au moins, elle a le mérite de fonctionner. L’autre programme a de nombreux atouts, hélas elle n’agit pas suffisamment en profondeur, et à mes yeux c’est en partie parce que les élèves ne sont pas prêts à se donner à fond sans contrepartie concrète : ce n’est pas la même chose de se bouger le cul pour acquérir des outils utiles pour ta formation en enseignement supérieur, et de le faire pour intégrer une des plus prestigieuses écoles de France. Il suffit de jeter un oeil aux affectations des élèves qui en ont fait partie pour se rendre compte que les meilleurs qui se sont retrouvés dans d’excellentes prépas n’apparaissent pas dans le top 5 des Grandes Écoles. Finalement, ceux qui ont le mieux réussi, ce sont ceux parmi eux qui sont rentrés à Sciences Po… par les CEP.

Pourtant, aujourd’hui, je ne me sens pas à ma place. Comment expliquer que des jeunes dans une situation similaire à la mienne ne soient pas à ma place. J’aime beaucoup Sciences Po, l’enseignement est excellent, et pour un ancien lycéen de ZEP se trouver ici c’est forcément être tiré vers le haut. Hélas, je ne profite pas de tout ce que l’école met à la disposition des étudiants (conférences, associations, concours, réseaux, … ). D’autres en auraient peut-être fait meilleur usage.

J’ai frôlé le redoublement. Et si mes notes ont augmenté, je reste quand même parmi les moins bons. Le point positif, c’est que je suis plus intelligente aujourd’hui.

Ecrit par admin dans : Sciences Po |

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